Extrait du journal

v ne pas paraître attacher d'importance «aux aux violences de M. Malik. Il est possible Sécurité doive à cette présence retrouvée et à cette présidence qui va durer un mois des moments peu confor tables. Les manœuvres ne seraient pas dangereuses en dépit du droit de veto, s’il n’y avait pas à redouter ici ou là une certaine perma nence de l’esprit d’illusion, ce même esprit d’illusion qui porta, à la veille de l’autre guerre, le beau nom d’apaisement, jamais davantage usurpé. Cependant, l’important n’est pas dans ce fracas verbal ni dans les manoeuvres qui le peuvent environner. 1 .'important est l'action. Quoique les motifs de l’aonrendre ne nous aient pas manqué depuis des années, il n’v a plus possibilité d en douter depuis que cette grande puissance militaire et industrielle, jusqu à pré sent inconnue, ciu'est la Corée du Nord, s’est révélée capable d’avoir des divisions nombreuses et d’aligner des chars puissants. Grâce à quoi elle a résolu, sans préavis, de libérer à coups de canon des concitoyens dont le tort principal était d'habiter au sud du 38’ oarallèle et de pou voir dire qu’ils n’étaient pas contents d<* leur gouvernement. L’important est l’action. Il est à l’honneur du gouvernement et du peuple des Etats-Unis que, mis en présence d’vue agression caractérisée et non provoquée, ils aient assumé d’encourir le risque de se jeter, à travers l’immensité de l’espace, au secours d'un peuple attaqué, en des conditions qui durent être improvisées. « Lorsqu’il faut dire « Non ! », disait le vieux Clemenceau avant la première guerre mondiale, le bon jour est le premier jour ». A, tous risques, le gouvernement et le peuple des Etats-Unis se sont rendu compte que l'émeuve définitive, qui tran cherait sur les possibilités de la collaboration entre les peuples et de l’unification pacifique du monde, venait de se produire et qu’il fallait y faire face. En cette affaire l’Amérique n’est pas seule et ne saurait en aucune manière le rester. Elle agit au nom des Nations Unies et doit agir avec leur concours. Ce sont les Nations Unies tout entières qui ont été visées par un assaut prémédité depuis longtemps dans le secret et accompli comme un mauvais coup. Je ne sais ce qui adviendra du sort des batailles. Le plus sûr moyen de perdre une bataille et après elle toutes les autres eût été de consentir par le silence, par des explications qu’on aurait pu aisément embrouiller, ou par des excuses d’impossibilité ou de risques, à subir sans réagir un attentat p émédité. Cet attentat est puissamment soutenu du dehors avec le genre de précautions sordides dont ont coutume d'user ceux qui se savent complices. Mais cela ne change rien, et s’il en était encore besoin ce? événe ments ont achevé d'éclairer le tableau du monde....