Extrait du journal

Nous nous garderons bien, nous qui vivons en France, de formuler le moindre qrlel à l’égard de nos compatriotes qui, à Casablanca, à Rabat ou à Tunis, garantissent, par leur présence, nos droits sur ces territoires où il est parfois dur de demeurer parce que, malgré tout, on ne s’y sent pas chez soi ; parce que les rivières y sont rares et la verdure tellement plus brève ; par ce qu’il faut chercher plus longtemps pour rencontrer le sourire des rues, des choses et de la nature Tout ce que l’on pourrait d’ailleurs reprocher à bien des Français du Ma roc. c’est un certain manque d’imagi nation et une ignorance volontaire de l’évolution du pays dans lequel ils vivant, ignorance qui n'a d'autre but, en s’en doute, que de servir leurs privilèges. En Algérie aussi, et en Tunisie donc, la différence des men talités n’est pas moins apparente. Force nous est bien de constater que. dans ce conflit qui oppose mé tropolitains et « coloniaux », les évé nements ont fort rarement donné rai son à ces derniers. Sans se soucier de proportionnalité, ces Français du Maroc — et peut-être rst-cs cette inconscience qui forge leur optimisme — semblent vouloir oublier totalement qu'ils sont là-bas en pays étranger. Ils ont l’impression...