Extrait du journal

L amélioration de la situation économique et la résorption progressive du chômage dans certaines industries permettent de modifier le rythme d’un certain nombre de dépenses d'investissement ou de premier établissement à la charge de l’Etat ou des collectivités publiques. Dans ces conditions, et en tenant compte de la situation réelle des enga gements, le gouvernement a constaté que les paiements à la charge de la Trésorerie, au cours de l’année 1937, pourraient être réduits de 6 milliards. Compte tenu de cette réduction, de celle que le gouvernement a décidé d'opérer en cours d’année sur le déficit d’exploitation des chemins de fer, et des 8 milliards déjà payés depuis le 1er janvier, les besoins de la Trésorerie sont ramenés à un chiffre qui ne doit pas excéder la capacité normale de placement ou d’emprunt du Trésor. Ces besoins correspondent, pour moitié environ, aux crédits extraordi naires d’armement que le gouvernement a décidé de couvrir par un grand emprunt de la Défense nationale, avec garantie et option de change, c’est-à-dire dans des conditions telles qu’aucun Français ne puisse exciper de son intérêt personnel pour se soustraire à son obligation civique. Pour le lancement de cet emprunt, le gouvernement fait et fera appel à toutes les forces nationales. L'emprunt de la Défense nationale est le seul que le Trésor doive émettre dans le courant de l’année, le surplus des besoins de la Trésorerie devant être aisément couvert par les opérations normales du marché à court terme. Ces mesures représentent un ensemble cohérent, les solutions apportées au problème de la monnaie et de la Trésorerie dans l’équilibre du budget et des prix agissant et réagissant les unes sur les autres. Elles sent de nature à assurer à la nation la sécurité financière que le progrès de l'économie permet et sans lesquelles ce progrès serait menacé. Le gouvernement croit avoir fait son devoir. Il compte que chaque Français fera le sien....