Extrait du journal

Dans un précédent article, nous signalions, de toutes les lielions, celle qui nous semble au jourd’hui la plus largement ex ploitée dans les relations inter nationales : l'anticommunisme. Où que l’on porte les regards, il faut bien s’apercevoir que, dans la généralité des cas, ce pavillon couvre toutes les marchandises, y compris les moins avouables. Un pays désire-t-il étendre son influence, prendre des avantages dans une autre contrée ? Aussi tôt, on y dénonce à grand tracas l’emprise communiste, même si, comme en Chine, elle est recon nue, par tous les observateurs impartiaux, à peu près nulle ou si, comme en Espagne, avant la révolution, sur quatre cenls dé putés aux Cortès, quinze seule ment sont membres du parti communiste. Bien mieux, ce n’est parfois qu’en cours d’entreprise que, des difficultés s’élevant, ce prétexte est trouvé et astucieuse ment utilisé. Ayant brandi l’éten dard de la guerre d’extermination contre celte lèpre moderne, il est ensuite aisé de rallier la foule des cyniques, des peureux, des tremblants et même des braves gens et de faire applaudir par ces derniers les pires atrocités, sous prétexte qu’elles sont un élément indispensable de celte entreprise de libération. Bien abritées sous ce couvert, entourées de l’admi ration quasi universelle pour leur courage de croisés, les nations vouées au culte de la force s'effor cent à assouvir leurs appétits et leur volonté d’impérialisme. Le plus fort est d’ailleurs que ceux qui s’efforcent de dissiper ces confusions et s'élèvent con tre cette utilisation éhontée des plus nobles idéaux sont rapide ment considérés, quelle que soit leur attitude constante sur d’au tres plans, comme des philo communistes, voire plus simple ment comme des communistes. Detous les bords des efforts sont faits pour éviter que se voie le vrai drapeau des défenseurs de la moralité internationale....