Extrait du journal
« C’est pour la France... Verdun... Boulogne... Satanique...» Tels furent les mots que répéta, durant ses heures d’a gonie, Aristide Briand ; son ardent pa triotisme lui remémorait, à l’instant su prême, les grands événements au cours desquels il avait le mieux servi son pays. Voici que les Chambres, par un juste hommage, proclament qu’Aristide Briand a bien mérité de la Patrie. Voici que les Parlements du monde entier, la Socié té des Nations, la Conférence du dé sarmement, rendent témoignage de la perte que le monde a subie. Ce deuil universel montre à quel point le prestige français, depuis dix ans, s’est enrichi, par l’activité, la séduction le rayonne ment de l’homme qui entre aujourd’hui | dans la légende. Les Français, peu accoutumés à re garder au-dessus de leurs frontières, n’avaient pas complètement saisi la por tée de 1*influence exercée par Briand. Ne point séparer l’intérêt national du bien de l’humanité, promouvoir les solutions de paix,. de solidarité, d organisation, c’était faire resplendir devant tous les peuples la vraie physionomie de la France : esprit large, cœur généreux... et visage souriant. Le regret s est manifesté à peu près unanime, ces jours derniers, autour du cercueil de Briand. Nous néligeons les vociférations de quelques insulteurs pro fessionnels : le peuple français, qui a le culte des morts, a fait justice de ces viles attaques. La politique du grand disparu sera continuée. Elle est commandée par les nécessités modernes, et elle correspond à la tradition française, très éloignée de « l’égoïsme sacré ». t Les souvenirs personnels qu’évoquent d anciens amis devenus ses adversaires politiques y mettent une note spéciale d émotion dans l’hommage national ren du au grand disparu. Le chancelier Briining fait acclamer à Berlin par 18.000 républicains la candidature Hindenburg ; D flétrit les méthodes racistes Berlin, 11 mars. — Continuant sa tournée de propagande en faveur de la réélection du Président Hindenburg, le chancelier Brüning a pris la parole ce soir* au Palais des Sports, devant 18.000 personnes Le chancelier a rappelé le passé glorieux du maréchal et son dévoue ment constant à la cause de la patrie allemande. Mais son discours fut sur tout une diatribe extrêmement vio lente contre les extrémistes de droite et spécialement les hitlériens, dont il a dénoncé la collusion avec les ma gnats de l’innustrie lourde. (Voir la suite en troisième page)...
À propos
L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.
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