Extrait du journal

JH) ans le débat du 9 mars sur la poli^ tique extérieure, simple escarmouche autour d’une fixation de date, M. PaulBoncour a éloquemment revendiqué, pour la France, le droit et le devoir de rester fidèle à toutes les amitiés, sans rompre cependant la solidarité plus gé nérale que la Société des Nations s’ef force à organiser entre les peuples. Il est évident qu’il n’y a rien là d’in compatible. Le Pacte lui-même prévoit l existence de traités ou d’engagements particuliers, à la seule condition qu’ils soient enregistrés par le Secrétariat et publiés par lui aussitôt que possible. Le ministre des Affaires étrangères a fort bien montré que la politique de Paix» telle qu’elle a été inscrite dans les traités de 1919, exige le fonctionnement d institutions nouvelles, adaptées à un état de droit et de fait qui est, qui veut être la communauté internationale. Quoi qu il advienne, l’œuvre accom plie à Genève, depuis quatorze ans, est très importante. Les contacts qu’elle a multipliés, dans de nombreux domaines, ont réalisé un enorme progrès sur la si tuation antérieure de dispersion, d’anar chie où se débattait le monde civilisé. Sans doute y a-t-il, en ce moment, un assaut de difficultés accrues, un re tour du vieil esprit. Cela peut obliger à redoubler de vigilance et de précaution ; ce ne saurait être un motif à désespérer. Le point délicat est de savoir si, au terme de certaines discussions, les grou pements d affinités, de sympathies ou d’intérêts accepteront, dans le cadre de la S.D.N., de faire un suprême effort de conciliation... ou de se ranger à la loi de la majorité. Faute de quoi, ce serait le pénible recommencement de la politique d équilibre, avec une nouvelle course aux armements....