Extrait du journal

^ ES considérations étrangères au problème constitutionnel ont pesé sur le scrutin d’hier. Innombrables sont les Français dont le vote a été déterminé par les difficultés avec lesquelles un pays en voie de convalescence se trouve encore aux prisés. Mais pouvait-on imaginer que le NON aurait eu la vertu magique d’y mettre fin et que dans quelques mois, lors d’un prochain referendum, la France ne se fût pas trouvée en face de ces mêmes sujets de mécontente ment, ou d'autres que les événements pour raient, d’ici là, se charger de faire surgir ? C’est ce que les Français ont compris, dans leur ma jorité. Aux termes d’une lutte serrée, la Constitution a obtenu, de justesse, certes, mais a obtenu pourtant, la rati fication populaire. Un fait mérite d’être souligné : les abstentions ont été beaucoup plus considérables que lors du précédent referendum. La tonalité générale de la campagne électorale avait laissé pré voir que de nombreux électeurs n’accompliraient pas, cette fois, leur devoir civique. Ce serait là, s’il en était besoin, une preuve supplémentaire de la lassi tude du corps électoral et de l’ur gence qu’il y avait à en terminer, une fois pour toutes, avec le pro blème constitutionnel. On n’appelle point un pays six fois aux urnes, en un peu plus d’un an, comme ce fut le cas pour la France depuis la Libération, sans risquer gravement d’émousser le sens civique de ses citoyens. Acte doit être donné au M.R.P. qu’il avait parfaitement perçu ce danger et qu’il a puissamment con tribué à le conjurer en se lançant hardiment dans la campagne du referendum de manière que fût enfin cio 3e la longue parenthèse du provisoire....