Extrait du journal
U AND le gouvernement dépose un pro jet de loi tendant à la répression des hausses de prix injustifiées. ON ricane : « Encore un texte I... Il vaudrait mieux des actes. > Quand le gouvernement déclenche. SUR TOUT LE TERRITOIRE, une offensive contre la hausse des prix du bétail, ON s'indigne : « Quels fous !... Ils osent traquer les spécula teurs jusque dans leurs bastions !... Vous allez voir : ils vont tarir le marché. » C'est ainsi qu'ON critique. qu'ON démolit, qu'ON sabote. Qui : ON ? Mais, parbleu 1 toujours les deux extrêmes, ceux qu'il me faut bien appeler les coalisés, puisqu'ils concentrent leur feu sur un ennemi commun. Le président des mandataires en viande, le président de la Confédération nationale de la boucherie, disent : Le gouvernement a pris ses responsabilités. Attendons la suite ! Si le marché n’est pas tari, nous n'avons aucune raison d'être mécontents. Mais les coalisés, eux, n'attendent pas la suite. Ils ont toutes les raisons d'être mécon tents. Ils ne sauraient admettre que le gou vernement prenne ses responsabilités. Et. si le marché n'est pas tari, ce ne sera certaine ment pas de leur faute. Car, en définitive, à quoi tend leur campagne sinon, tout bonne ment, à convaincre le public, et les spécula teurs eux-mêmes, que la spéculation aura le dernier mot ? Qui gagnera l'épreuve de force ? A l'heure présente, nul ne le sait avec certitude. En revanche, ce qui ne fait pas de doute, c'est que le gouvernement a eu le courage de l'engager. Quels sont ses atouts ? L'action qu'il a, cette fois, simultanément conduite dans tous les grands marchés de France ? La fin de l'autarcie départementale ? La réserve de viande frigorifiée ? Les impor tations d'Argentine ? Certes, rien de tout cela n'est sans valeur. Mais, en définitive, rien de tout cela n'aura de valeur si. dans l'esprit public, la politique du pire l'emporte, si la spéculation des trafi quants a la résignation des foules pour complice. Mais nous avons l'impression que, dans ce domaine aussi, il y a quelque chose de changé. Il est rare qu'à un regain d'énergie ne réponde pas un regain de confiance....
À propos
L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.
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