Extrait du journal

criminel d'un exalté peuple à manifester contre le gouvernement POINT n'est besoin pour flétrir le lâche attentat dont M. Palmiro Togliatti a été victime, hier, d'être membre du Kominform. Nous avons trop souvent, dans ce journal, réprouve la violence sous toutes ses formes pour ne pas condamner le geste du jeune fana• tique sicilien. Est-ce pour venger Mussolini, exécuté sur l'ordre du leader com muniste, ou bien pour atteindre à travers Togliatti le communisme que Ballante de Ranjazzo a tiré ? Dans les deux cas, mauvais calcul. La vengeance n’est que la plus horrible caricature de la justice. Un vengeur n’est pas un justicier et la haine fait de lui un assassin. C’est l’éternelle illusion des violents et des faibles de croire qu’en tuant l’homme on tue l’Idée. Le communisme, si funeste, si pervers qu’il puisse en soi nous apparaître, ne s’évanouira pas sous des rafales de mitraillettes. La violence, au contraire, le nourrit et le fortifie. Il a besoin de ce poison. Pourquoi le lui offrir ? Cet attentat ne va pas manquer de provoquer, en Italie, de graves remous. Selon la tactique bien connue, il va être largement exploité non seulement dans la péninsule, mais dans le monde. Des hier, à Paris, place de la République, les prétendus Combattants de la Liberté ont saisi l’occasion pour proférer de nouveaux slogans, menaçants et supernationalistes. Restons calmes. C’est en haïssant la haine, qu'elle atteigne Togliatti ou condamne Petkov, que nous éviterons à Paris le sort de Rome. Pierre CORVAL....