Extrait du journal

Le gouvernement se trouve actuellement devant un double problème. D’une part, les producteurs soutiennent qu’un rajuste ment des prix est nécessaire en raison de l’accroissement des charges qui pèsent sur leurs entreprises. D’autre part, les salariés demandent une augmentation de leurs salaires en raison de la hausse du coût de la vie. Ces deux problèmes sont intimement liés : toute hausse de salaires entraîne inévitablement un accroissement du coût de la production. Cette augmentation du prix de revient a pour consé quence une hausse des prix qui justifie à son tour une hausse des salaires. Les économistes connaissent bien ce redoutable phénomène, et M. Mendès-France y a fait allusion hier. Il a rappelé, notamment, que la majoration de 35 % des salaires consentie en septembre dernier avait eu des conséquences fâ cheuses sur les prix, car, d’une part, elle avait été appliquée sans discernement à tous les salaires, d’autre part, parce que le démarrage de l’industrie, sur lequel le gouvernement croyait être en droit de compter, ne s’était ... . — pas produit. « Il est évident, a dit M. Men dès-France, qu’il est impossible de pratiquer une hausse des prix sans qu’il en résulte une hausse des salaires. Qui prétend le contraire ment sciemment ou ignore tout du problème. » Un journaliste ayant demandé au ministre quelle solution il préconisait, M. Mendès-France a dit, sans préciser sa pensée, qu’il proposerait au gouvernement plusieurs possibilités et que ce lui-ci aurait à choisir la solution qui présenterait le moins d’in convénients. (Lire la suite en 2e p., 4* col.)...