Extrait du journal

Nous sommes convaincus qu’en ce moment ce n’est qu’au prix de très douloureux sacrifices que noirs pourrions nous procurer des sommes aussi importantes. Les capitalistes, il faut bien le dire, n’ont pas une foi robuste ; le sentiment n’est pas leur fait ; et, avant d’engager leur fortune, ils supputent avec une implacable logique les chances de perte ou de gain; l’état de notre pays n’est pas de nature à leur donner confiance. Il faudrait donc, à notre avis, se borner quant à présent à ne demander à l’emprunt que les sommes qui nous sont rigoureusement indispensables. Et puis, nous devrons immédiatement nous mettre à l’œuvre pour rétablir l’ordre et le travail, reconstituer la richesse nationale et montrer au monde que la France n’a pas été abattue par ses revers, quelle elle a puisé dans les leçons de l’expérience de nouveaux éléments de force et d’énergie. Aussitôt que le gouvernement sera bien assis; qu’il se sera lait accepter de la masse de la nation ; que le commerce, l’agriculture et l’industrie auront repris leur essor, nous pourrons appeler les capitaux : ils s’offriront à nous dans des conditions qui ne seront pas en disproportion avec les ressources ordinaires de notre budget....