Extrait du journal

— Vous tous, a dit notamment le mi nistre, qui savez les pillages auxquels s'est livré chez nous l'envahisseur, qui avez sous vos yeux les destructions qu’il a accumulées, qu’il accumule encore, et celles qui ont été le prix de notre libération, vous n’avez pas besoin que Je vous explique longuement ce que peut être la charge de tenir en ordre les finances du pays, de les diriger de telle sorte que les ressources néces saires soient disponibles en temps utile, pour nos troupes qui se battent, nos sinistrés qui attendent, nos voies fer rées et nos ponts qui doivent être recontrults, nos usines qu’il faut faire tourner. Cette charge, il n'y a pour le minis tre des Finances qu’un seul moyen de la porter : la confiance du peuple dont U est le serviteur. Cette confiance, Je vous demande de me l’accorder. D’excellents esprits ont exprimé la crainte que l’emprunt de- la Libération offre un refuge aux milliards qui fu rent bâtis sur les malheurs du pays. Je les rassurerai aussitôt. « Aucune hardiesse n’effraiera ma résolution » Le Gouvernement provisoire de la République, formé d'hommes qui, dans la clandestinité ou au dehors, ont tout sacrifié à la Résistance, au combat, ne décevra pas la soif de justice du pays. Pour atteindre les exploiteurs de notre détresse, aucune innovation, aucune hardiesse n’effraieront ma résolution. Je demande seulement de choisir des méthodes qui, compte tenu de l’expé rience des autres, ne risquent pas de gripper la vie économique encore si fragile du paya. Grâce aux résistants de VAdministratlon française des Finances, nous dis...