Extrait du journal

Les communistes se sépareront-ils, une seconde fois, de la majorité ? Une crise ministérielle éclatera-t-elle ce matin à l’issue de la séance que va tenir l’Assemblée nationale pour Texamen des crédits militaires d’Indochine ? Cette crise, on l’a frôlée hier, à l’aube, au moment où est intervenu le scrutin mettant fin au débat sur les événements d'Extrême-Orient. Tourné vers la gauche communiste qui, par la voix de M. Jacques Duclos, venait d’annoncer son intention de s’abstenir, M. Ramadier avait fort nettement défini l’enjeu de la discussion : La liberté et l’Union Française, voilà notre politique. Vous la refusez ou vous l’acceptez. Si vous la refusez et si vous vous réfugiez dans une abstention tactique, cette politique ne sera pas, vous le savez. Choisissez ! Malgré cette objurgation, M. Duclos et ses amis n’ont pas choisi ; ils n’ont voté ni blanc, ni bleu ; ils se sont abstenus, se coupant du reste de l’Assemblée, en l’occurrence, des 421 dé putés de tous partis qui adoptèrent l’ordre du jour de confiance. Voteront-ils du moins ce matin les crédits militaires ? Certains leur prêtent un raisonnement assez subtil selon lequel on pourrait ne pas s’associer à une politique, faire des réserves à son sujet et ratifier néanmoins les dispositions budgétaires qui permettront d’as...