Extrait du journal

F ES Anglais se défendent d’être doués 7** pour l’éloquence. Mais la véritable éloquence se moque de l’éloquence : j’ai lu peu de textes d’une simplicité aussi émouvante que le discours adressé par M. Baldwin à la jeunesse de l'Empire britannique. A la veille de se démettre du poste suprême qu’il a occupé avec une autorité dont la récente crise dy nastique a montré le ’ caractère incon testé, le premier ministre anglais a for mulé sans emphase mais avec une gran de force son message de chrétien et de démocrate. Aux générations nouvelles, M. Bald win a d’abord rappelé que le devoir était la source du droit. Il leur a rap pelé ensuite que chaque citoyen d’un pays libre avait sa part de responsabilité, si modeste qu’elle fût, dans la gestion des affaires de la communauté. Vous aurez, leur a-t-il dit, à proté ger la démocratie, dans quelque partie de l’Empire que vous ayez à vivre : à la protéger des périls du dehors et des périls du dedans, à la protéger au be soin contre elle-même. Les circonstan ces dans lesquelles vous avez à vivre sont amères : le grand rêve de paix que vos pères avaient fait se heurte à un renouveau de la course aux armements. Mais vous ne vous résignerez pas à ce qui est proclamé ailleurs, à savoir que la paix est un mauvais rêve et que la guerre est un idéal pour les hommes rai sonnables. Tant qu’il y aura un Empire britannique, il élévera la voix contre ces faux dieux. « Il y a, a poursuivi M. Baldwin, un secret de la force et de la durée an glaises. Le mot de ce secret, c’est la croyance en la liberté dans l’ordre. C’est aussi la croyance en la dignité suprême de la personne humaine, la croyance en la fraternité des hommes qui implique la paternité de Dieu. De cette fraternité aujourd’hui le monde se moque et l’ap pelle folie, mais c’est cette folie que Dieu a choisie pour confondre les sa ges et par laquelle le monde est con fondu chaque jour. » Grandes paroles, que je me suis borà reproduire en les résumant très...