Extrait du journal

Paysans et indépendants saisissent cette occasion pour accentuer leur pres sion sur le gouvernement Un conseil de cabinet, réuni hier matin, a enfin réussi à mettre au point le texte des projets que M. Maurice Petsche présentera ce matin à la commission des Finances. On trouvera d’autre part leurs dispositions essentielles — les seules connues pour le moment. Ce stade gouvernemen tal franchi, trois problèmes se posent désormais : l’un de procédure, l’autre technique, le troisième politique. Quand ces projets viendront-ils en discussion devant le Parlement ? Il a été dit que la commission des Finances, après avoir procédé aujourd'hui à un rapide examen, pourrait ajourner la suite de son étude à mardi, ce qui j rendrait pratiquement im-; possible le débat public i avant le 31 mai. On n’ignore pas que l’Assemblée natio nale s'abstiendra de siéger les 28 et 29 mai en iaison de la fête de l’Ascension et du congrès M it P. Dès l’instant où l'on prendrait du retard, on ne sait d'ailleurs pas jus qu'où cela pourrait aller. Le lundi 30 mai et les jours suivants, c'est le président du Conseil qui serait empêché d'assister à cette discussion essentielle, puisqu’il doit accompa gner M. Vincent Auriol dans son voyage en Algérie. Il est donc, en définitive, plus vraisemblable que le débat s'ouvrira comme prévu mardi. A voir l'atmosphère qui régnait hier dans les couloirs, on peut se deman der ce qui resterait du plan Petsche quand il aurait baigné huit jours encore ou plus dans ce « climat ». Comme la veille, on a continué à s'en prendre plus particulièrement à la majoration du prix de l'essence. Il n'y a même pas accord sur le ren dement à attendre de cette mesure : 22 milliards, affirme le mini.-tre ; 16 seulement, riposte le président de la commission des Finances. M. Guyon. La limite extrême jus qu'à laquelle certains consentiraient à aller serait : l'essence libre à 50 francs le litre- D'autres préconi sent le double secteur. C'est, par exemple, le cas des radicaux qui, après s'être prononcés mercredi, en un beau mouvement d'enthousiasme, pour la liberté sans majoration de prix, ont réalisé que cela pourrait provoquer une rupture des stocks. Mais le remède ne serait-il pas pire Jean BENEDETTI. (Lire la suite en «• page.)...