Extrait du journal

Nous reproduisons ci-dessous le texte du discours qu'a prononcé, hier à Brest, le général de Gaulle : Voici Brest, port des pires douleurs que la France ait subies... Quelles que puissent être les nécessités sur lesquelles nous sommes courbés, il nous faut parfois lever la tête et porter nos regards au loin. Tout nous incite à le faire ici, car je ne crois pas qu’il existe un seul coin de la terre de France où l’on comprenne mieux qu’à Brest ce que sont, pour notre peuple, les devoirs du présent et de l’avenir. sable que tout en chargeant 1 As semblée d'élaborer une constitution nouvelle, ce qui peut et doit être fait dans un court délai, le pays approuve en même temps une or ganisation comportant un équilibre des pouvoirs. Ainsi la Constituante pourra-t-elle se consacrer surtout aux tâches essentielles, tout en gar dant la décision dans les matières législatives importantes. Le gouver nement, dont l’assemblée aura d'ail leurs elle-même choisi le chef, aura la stabilité nécessaire. Mais cette organisation à fixer mo mentanément au pouvoir, pour que le pays l'approuve, il faut qu’elle lui soit proposée. Qui peut le faire, sinon le gouvernement que j’ai 1 honneur de présider, qui est par suite des circonstances responsable à échéance vis-à-vis de la nation ? » Le général n'ignore pas que de bons esprits proposent une entente des chefs de groupements et de partis en vue d’assurer un régime raison nable de fonctionnement pour la fu ture Assemblée, mais, demande-t-il, comment et en raison de quoi un pareil arrangement pourrait-il, étant intervenu avant que l'Assemblée soit élue, engager cette assemblée deve nue entièrement souveraine ? Le pays seul a le droit d’imposer une telle réforme que ses mandants auront alors le simple devoir d'appliquer....