Extrait du journal

une femme au cœur généreux, ne leur fût pas accueillant. Si la Hollande s’est montrée jusqu’ici assez réservée pour ne pas donner à sa voisine de l’Est la tententation de déverser chez elle un trop fort contingent de Juifs, à l’heure de la plus grande détresse, elle a fait passer toute autre considé ration après celle de l’humanité. Et cette fois, c’est le président du Con seil hollandais qui a pris l’initiative de demander aux gouvernements fran çais, anglais, belge, danois et suisse, un examen urgent du problème. Jus qu’à ces jours derniers, le gouverne ment français n’avait pas répondu. S’en réjouisse qui voudra. Chacun a de l’honneur national une conception conforme à son caractère et à ses idées. Ici, nous eussions préféré que la France fût hospitalière aux persécu tés, à condition de les bien répartit sur l'ensemble du territoire. N’y a-t-il pas dans certaines régions de chez nous des villages abandonnés et des terres en friche parce que les bras français ne veulent plus labourer ? On dit que les Juifs ne savent pas culti ver la terre — ils ne s’en tiraient pour tant pas si mal en Palestine. On peut être certain d’ailleurs que le réflexe dit de défense n’est qu'un prétexte : chez ceux qui l’invoquent, l’antisémitisme latent ne demandait qu’une occasion pour se manifester. Les autres pourront bien voir là un problème, des difficultés réelles, mais la première condition qui s’impose n’est-elle pas de les aborder en toute bonne volonté, et de créer un climat...