Extrait du journal

Le débat consacré par l’Assemblée consultative & la politique exté rieure de la France s’est terminé hier par l’adoption à l’unanimité d’un ordre du jour de confiance nu gouvernement. L’unanimité, telle a été la note dominante de ces deux journées durant lesquelles chaque orateur s’est efforcé d’apporter sa pierre à l’édifice que la France veut bâtir avec l’aide de ses Alliés : une paix durable et équitable. Il n’.v eut pas de débat à proprement parler mais plus exactement, comme l’a dit le général de Gaulle, une confrontation d’idées. La séance d’hier avait débuté par une intervention très écoutée de notre ami M. Gaston Tessier qui préconisa l’institution d’un régime international vraiment humain, édifié sur la justice et la fraternité. Avec }I. Saillant, c’était la Résistance tout entière qui réclamait la destruction implacable de la volonté de conquête du peuple allemand. L’apparition à la tribune de M. Schumann, en uniforme de capitaine, fut saluée par une affectueuse ovation. Celui qui pendant si longtemps fut pour des milliers et des milliers d’auditeurs français l’invisible messager de l’espérance et de la délivrance, parlait pour la première fois à la tribune de l’Assemblée. Avec la flamme qui le caractérise, fidèlement servi par un talent vigoureux, il a su d’emblée conquérir son auditoire. Le discours du général de Gaulle a répondu entièrement à l’attente de l’Assemblée. Gardant toujours le sens exact des possibilités de la France. < sans vanité ni jactance », mats d’une manière lucide et réso lue. le chef du gouverneiAnt a parlé des droits et des devoirs de notre pays, des tâches qui l’attendent encore dans la guerre et. bientôt, dans la paix. Son langage, fier, calme et résolu, a produit une forte impression sur l’Assemblée et sur les représentants des gouvernements étrangers qui assistaient à la séance. Car c’était le langage même de la France....