Extrait du journal

LES MANIFESTATIONS “ ORCHESTREES PAR LE PARTI COMMUNISTE aux abords du Palais-Bourbon N’ONT PAS ATTEINT LEUR BUT car la “ pression de la rue ” a rallié beaucoup d'hésitants au gouvernement Le scénario continue, bien réglé, bien orchestré. Que la logique, voire l’honnête té n’y trouvent pas toujours leur compte, rien d’étonnant à cela; mais nous nous mé fierons de certaines manifestations « spontanées > dont les buts sont trop clairs et qui pourraient rappeler à l’observateur impartial une atmosphère de 6 février. Le décor était d’ailleurs inchangé. Seuls les acteurs et la foule des figurants avaient changé. La place de la Concorde, plus exactement les abords de la Chambre des Dépu tés étaient hier en effervescence. D’importants barrages de police, un appareil moder nisé où l’on remarquait les camions blindés, une ambiance faite de nervosité, des cris qui vouaient au poteau des hommes politiques, des chants où se mêlaient «La Mar seillaise >, « L’Internationale > et le «Chant des partisans > et puis, en fin de compte, les inévitables bagarres entre le service d’ordre et les mani festants, rien ne manquait à cette atmosphère irritante où les nerfs commandent bien plus que la raison. Depuis le matin, des groupes évoluaient autour de l’As semblée nationale. Vint l’après-midi, un chaud après-midi qui sentait toutes les odeurs de Paris. Mais les coups de sifflet ordinaires des agents de la circulation avaient un petit son strident qui agaçait. Les stations de mé tro avoisinant la Chambre avaient été prudemment fermées. Il y avait de l’orage dans l’air....