Extrait du journal

Voici le texte du discours prononcé hier à la radio par Georges Bidault: JE n’ai pas ce soir pour but essentiel de défendre mon gouvernement, ses inten tions, ses efforts, ses tentatives. Je veux surtout vous mettre en garde contre les outrances de certaines campagnes, les dangers qu’entraîne la panique et ce qué seraient les conséquences de l’égoïsmê s’il persévérait jusqu’à l’incivisme. Je n’oublie pas que nous sommes en période électorale î il paraît que c’est le bon moment pour axancer des revendications. Je suis loin d’oublier qu’il subsiste de graves difficultés et je vous dis même honnêtement que nous ne sommes pas au bout. Je connais pour l’avoir connue, et je crois surmontée pour mon propre compte, la tentation de la presse à se faire l'écho du mécontentement plutôt qu’à le calmer. Je ne demande pas de coups d'encen soir, mais seulement la justice et quelque souci de l'intérêt national. Qu’il y ait, surtout en cette période de compétition, quel que bruit autour de l'Etat, rien de plus normal : c’est le silence, selon Montesquieu, qui serait inquiétant, car il signifierait la contrainte. Depuis qu’il y a des ministres du Ravitaillement, ils ont tour à tour servi de cible. Cette engeance décriée mais courageuse n'existe, en effet, qu’aux temps de pénurie, donc de mécon tentement. Celui-ci s'en prend au ministre en place, quitte à le re gretter quand il a disparu, pour mieux accabler son successeur. La période électorale...