Extrait du journal

Blum. Faisons observer que la rapidité des decisions mettant fin à la crise ne dépendrait pas uniquement, ni. même principalement de M. Leon Blum. Quand le ministère Flandin fut mis en minorité, M. Paul Reynaud avait déjà fait miroiter la perspective d'un nouveau cabinet pour le lendemain matin. On sait ce qu’il en est advenu et comment on a pataugé pendant une semaine avant que M. Pierre Laval se dévouât pour prendre les commandes. Y a-t-il quelqu un pour oser affirmer que la situation est aujourd’hui moins sérieuse qu’en juin dernier? Y a-t-il quelqu’un pour oser affirmer qu’une crise de gouverne ment se produirait aujourd’hui avec moins de risques ou qu’elle serait plus aisément résolue? Ce n’est encore là que le plus petit côté du problème. La question « com bien de temps? » est secondaire par rap port à la question « qui? ». On dit, je le sais, que !?? candidats seraient aussi nombreux demain que jamais. On dit cela, mais on ne le prouve pas et tout ce qui s'est passé à la délégation des gau ches tend même à prouver le contraire. On s’y est, en effet, trouvé d’accord pour exclure l’hypothèse d’un gouver nement de front populaire et celle d’un gouvernement radical homogène. La formule mise en avant a été celle d'une formation plus ou moins centriste, assez analogue à Factuelle, qui serait chargée de procéder à des élections rapides. A-t-on vraiment le droit d’affirmer...