Extrait du journal

Le gouvernement fera proba blement connaître demain les me sures par lesquelles il veut agir sur les prix. Certaines décisions sont d'ores et déjà acquises, mais l’accord des ministres n'est pas tout à fait réalisé sur l’ensemble de la politique économique ; si des divergences subsistent encore ce soir, elles seront finalement tranchées par M. Georges Bidault demain, en conseil des ministres. Trois aspects essentiels de cette politique sont actuellement en cause : 1. LE NIVEAU DES PRIX : sur ce point l'accord des ministres semble total : tous pensent qu'il faut rester sur le palier actuel, les hausses inévitables devant être compensées par des baisses correspondantes. 2. L’EQUILIBRE DES PRIX ENTRE EUX : c'est cet aspect du problème qui a soulevé jus qu'ici le plus de difficultés. Le ministre de l'Agriculture de mande, par exemple, une revalo risation assez sensible du prix de la betterave, en vue d'encou rager cette culture ; le prix du sucre correspondant devrait alors être porté — sans subvention — à environ 120 fr. le kilo. Mais d’autres ministres s’opposent à cette solution, faisant valoir non seulement l’incidence sur le prix du sucre, mais surtout le déséqui libre qui en résulterait pour l'en semble des productions agricoles garanties. 11 est aisé de compren dre que si le prix de la betterave est fortement relevé et prend de l'avance sur le blé et les produits laitiers, ceux-ci (plus exactement les producteurs) songeront à rat traper le retard l'été prochain. Ce serait créer une série de haus ses virtuelles. P. L. (Lire la suite en 4* page )...