Extrait du journal

« — Toi, tu es chez les bê'tes ce que je suis chez les hommes. T'es pas heureux. Je vois ça à ta maigreur et à ton besoin de caresses, qui sont des signes de grande misère. Pauvre tieux, ,va! Dans le fond, toi qui a certainement faim, peut-être .es-tu moins à plaindre que mo;; Tu remues ta queue! Ça veut dire que tu me comprends! J'ai toujours pensé que les bêtes, et les chiens en particulier, comprenaient les paroles humaines. J'ai toujours pensé ça. N'est-ce pas que tu comprends? N'empêche que tu es bien sale. Tu dois rouler ta carcasse depuis des temps indéfinis sur toutes les routes. Et personne n'a jamais voulu t'avoir. Evidemment, t'es pas désirable. T'es pas un chien de luxe. T'es comme moi, t'as pas une gueule à ronfler dans le creux d'un coussin mœlleux, au coin d'un bon feu de bois, pétillant et parfumé. Quand même, t'a un museau sympathique. Si tu veux, on va s'asso. cier tous les deux. On s'expliquera le coup. Quand on sera seuls... on sera quand même fous les deux. C'est une force! Je te dirai mes déboires... Allons, chien, viens avec moi! Je suis Tartarin. Un bon type qui n'a jamais fait tort it quelqu'un. Viens......