Extrait du journal

« Mon cher Gustave, « Je croyais que tu viendraisavec Andraud pour nous voir et chasser avec nous. Tu as sacrifié aux affaires : je t’approuve, malgré le désir que nous avions de te voir. J’approuve aussi ton voyage à Blaye. Il n’en est pas de même de celui de Paris. Quel cours feras-tu que tu ne puisses faire plus économiquement en province, où d’ailleurs tu serais à portée de tes parents, qui te soigneraient en cas de maladie? A quoi te servira un cours de droit? A bien peu de chose. Si tu veux apprendre, apprends ee qui peut te servir et non ce qui te sera inutile. Fais un cours de chimie, de mécanique et surtout d’agriculture et d’art vétérinaire. Voilà ce qui te servira dans ta position. Tu ne peux être qu’agriculteur. Ce métier en vaut bien un autre. Mais il faut le faire d’une manière distinguée, ou ne pas s’en mêler. Si tu goûtes ces conseils, il faudrait passer un an à Al fort : c’est un peu pénible, j’en conviens, mais tu te loueras toute ta vie de l’avoir fait. Ça te servira pour toi et pour tes voisins. Ça le donnera de la considération bien plus que quelques mots de la langue de Cicéron et une connaissance approfondie de la littérature anglaise et allemande. Dans le siècle ou nous sommes, on aime le positif. Les amusements île l’esprit passent en seconde ligne. J limerais mieux pour voisin un vétérinaire habile que six grecs et vingt latinisées. Je voudrais qu'après ton cours à Alfort, tu pusses passer quelques mois chez le grand agriculteur, M. d * D .., à Z... »...