Extrait du journal

C’est là que les montagnards sont venus, abandonnant la patrie auvergnate, trop pauvre pour satisfaire leur industrieuse imagination ; à la place de la Bastille ancienne, ou tout à côté de son emplacement, ils ont construit un donjon nouveau, où l'on entend, plus que dans l'ancien, le bruit des chaînes et du fer; ils se sont enfermés dans les passages étroits, gardant au cœur plus (pie le souvenir du pays, ses mœurs, son caractère, sa vie. A l'aube, on les voit s'envoler comme une nuée d’oiseaux errants, se répandant sur la capitale pour rapporter au logis, le soir, dans leurs mains calleuses, un morceau de ce qu'il est convenu d'appeler les splendeurs parisienne. Démolisseurs, c’est leur pioche qui abat ce qui reste debout des murailles des Tuileries, antiquaires et ferrailleurs enlèvent tableaux et machines, et tout cela vient s’entasser dans cet hôtel des invalides qu'a décrit Vallès !...