Extrait du journal

Le succès des réactionnaires, aux élections du 4 octobre, a étonné tout le monde ; il les a étonnés eux-mêmes. Ce qui est aujourd'hui certain, c’est que deux cents députés conservateurs entreront à la Chambre prochaine. A quelle cause attribuer ce résultat? Les opportunistes prétendent que c'est à la division des républicains. Il ne s’agit que de jeter un coup d’œil sur les résultats des divers départements pour se convaincre que cette assertion est erronée; presque partout où les réactionnaires ont triomphé, ils n'avaient en face d eux qu’une liste républicaine unique. Les coupables, ceux qui ont fait reculer la France, ce sont ceux qui ont organisé le déficit financier, les expéditions au Tonkin, le désordre dans l’administration. Inutile de rechercher ailleurs les causes du désastre qui frappe la République ; dans les départements où il existait une représentation républicaine ou simplement un député républicain que les électeurs avaient vu, durant la dernière législature, conscomment sur la brèche pour protester contre les folies de l’opportunisme, là on n’a accusé qu’une fraction du parti républicain, on ne l'a pas accusé tout entier : dans le Cantal, les réactionnaires n’ont pas osé lever ta tête, car s’ils pouvaient reprocher à Rastid de s'être fait le complice de Ferry, ils ne pouvaient adresser ce reproche à M. Amagat; or, les réacli'*nnaires se sont bien gardés partout de faire aux républicains un crime de leur républicanisme, ils se sont biens gardés aussi de déclarer qu'euxmêmes étaient les ennemis de la République; ils ne pouvaient adresser des reproches qu’aux députés qui avaient mal géré les affaires de la France; pour en adresser à ceux qui s’étaient opposés à cette mauvaise gestion, il eût fallu se démasquer et, pour eux, se démasquer équivalait à la défaite....