PRÉCÉDENT

L’Avenir de la Mayenne, 5 novembre 1893

SUIVANT

URL invalide

L’Avenir de la Mayenne
5 novembre 1893


Extrait du journal

L’Europe sera satisfaite de l’entendre dir-*, avec une autorité si haute et si persuasive, que cet état de choses contribuera à l’affer missement de la paix générale, objet de nos efforts communs et de nos vœux les plus constants. Il était impossible de préciser eu termes plus simples et plus forts le double caractère des évènements qui, en rappro chant deux grands pays, apportent à tous un accroissement de sécurité. La dépêche de l’empereur Alexandre dit tout ce qu’il fallait aire pour donner une ioie de plus à la France et pour rassurer l’Europe. Il n’y a rien à y ajouter, sinon un remerciement' respectueux pour celui qui a su la penser et l’écrire, et qui n’a pas voul u laisser finir nos fêtes sans s’y associer de loin et y mêler sa voix. Le Figaro dit que l’alliance russe éclate maintenant au grand jour : L’alliance franco-russe existe et, quelle que soit la forme de l’instrument diplomati que qui la sanctionne, elle éclate mainte nant au grand jour. L’alliance franco-russe existe en face de la triple alliance : elle sera pacifique tant que la triple alliance sera pacifique, et elle « contribuera à l’affermissement ae la paix générale ». Le tsar ajoute : «je l’espère. » On ne peut demander à personne d’être plus affirmatif que lui ! Mais c’est avec une joie qui sera partagée par tous les bons Français que nous avons lu cette dépêche. Il y a,de par le monde,tant de gens qu’elle gênera ! Et elle prouvera une fois de plus qu’il n’y a rien de plus intelligent que le peuple ! qu’il n’y a pas de diplomate plus fin que M. Tout-le-Monde ! M.Paul de Cassagnac s'exprime ainsi dans 1 Autorité : Toutes les opinions politiques doivent s’inclinerdevant ce résultat,si heureux pour la France. Il est possible que le régime républicain en tire honneur et avantage. Mais nous avons le patriotisme assez haut placé pour nous réjouir,sans arrière-pensée, de ce qui profite surtout au pays. Nous ne sommes pas les partisans de la République. l On le sait, et nous ne nous privons pas de la discuter, au dedans, chez nous. Mais devant l'étranger, qu’il soit un ami, ainsi qu’est la Russie, ou un adversaire, ainsi qu’est l’Allemagne, il n’v a pour nous qu’un seul gouvernement, celui qui est là. celui qui tient le drapeau tricolore, celui derrière lequel nous nous rangerions nu jour du danger, comme s’il était le gouver nement de notre choix, ce gouvernement fût-il la République ! Français avant tout, nous félicitons M. le président de la République de la dépêche qu’il vient de recevoir,qui scelle et consacre, en môme temps que l’alliance russe, le maintien de la paix et la sécurité nationale, et nous nous félicitons avec lui. Elles sont trop rares, les occasions où nous avons le bonheur de pouvoir déposer tout esprit d’opposition, pour que nous n’en usions pas avec satisfaction, quand elle se présentent. Ce jour est un heureux jour. Puisse la France en compter beaucoup d’autres où tous ses enfants, sans distinc tion d’opinions, se serreront autour d’elle, n’ayant qu’une môme allégresse au front, celle de la fraternité nationale,et qu’un môme amour ou cœur, celui de la patrie ! Tristan, dans le Petit Journal, cons tate que l’une et l’autre puissance veu lent la paix : L’inspiration pacifique de ce double mou vement qui serre nos mains amies par-des sus les empires du Centre, est d’autant plus loyale que nos aspirations communes com mandent la même patience et la même réserve. Nous n’avons plus une seule raison pour tomberdans le piège d’excitations démodées, pour aller à la dérive d’entraînements funes tes nu patriotisme réfléchi. Nous avons confiance dans la sagesse de l’empereur de Russie, comme il doit avoir aujourd’hui confiance dans la nôtre et nous saurons attendre. Le Radical reconnaît l’importance considérable de ce télégramme : Il démontre jusqu’à l’évidence que, visites et fêtes, toutes" ces manifestations sympa thiques n’étaient pas seulement des polites ses échangées entre les chefs des deux gou vernements russe et français. Sans chercher à lire entre les lignes, on trouve dans la dépêche du tsar l’assurance qu’une union existe entre les deux nations, union politique que le sentiment populaire...

À propos

Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.

En savoir plus
Données de classification
  • carnot
  • avellan
  • thourel
  • fouassier
  • suhard
  • bouf
  • lechartier
  • villaines
  • menil
  • messager
  • france
  • paris
  • russie
  • mayenne
  • laval
  • europe
  • toulon
  • villepail
  • allemagne
  • granger
  • la république
  • union
  • république française
  • crédit agricole
  • union postale
  • bouches-du-rhône
  • angers
  • ecole