Extrait du journal

Dans le discours qu'il a prononcé à la Chambre le 28 décembre dernier, au cours de la discussion du budget, M. Durafuur, ministre du Travail, a marqué la volonté du gouvernement de faire aboutir le plus tôt possible la refonte de la loi du 9 avril 1898 sur les accidents du travail. Cette loi, qui remonte à plus de 25 ans, appelle, en effet, des réformes urgentes, que les mutilés du travail réclament instamment et attendent avec impatience. Dans ce domaine, comme dans tous les autres, la famille a des droits qui ont été trop longtemps mé connus et qu’il est essentiel de sau vegarder. Lorsqu'on examine avec attention la loi du 9 avril 1898, on ne peut manquer d’être frappé par son carac tère nettement individualiste. Le lé gislateur a garanti l’ouvrier contre le risque professionnel. Mais les ré percussions que ce risque peut avoir sur la vie de la famille ouvrière semblent lui avoir à peu près com plètement échappé. Sans doute, en cas d’accident suivi de mort, les orphelins âgés de moins de seize ans ont droit à une pension. Mais, en dehors de ce cas, heureuse ment assez rare, la loi n’a tenu au cun compte des charges de famille de la victime. Voici, par exemple, un ouvrier qui est victime d’un accident entraînant pour lui une incapacité de travail temporaire. Qu’il soit célibataire,...