Extrait du journal

comme celle des Fonterose, à la bonne heure. Claude un moment, la rage dans le cœur, eut l’idée de l’écraser ; mais un sentiment de honte le retint. — Je n’ai plus le droit de me défen dre, pensa-t-il. La machine sifflait et le train quittait Vannes. Son cœur se serra. Il s’éloignait de la femme qui, seule, pouvait le rattacher à la vie, et s’en al lait vers l’inconnu. — Je ne suis plus Claude Kérandal, se dit-il encore, mais un être sans nom, en attendant que j’en aie volé un. Com ment m’appellerai-je ? A six heures, le train entrait au Mans. Alors il reporta sa pensée vers sa chambre de sa cousine, et voici ce qu’il vit i Juana, appuyée sur ses oreillers, écou tait la pendule qui tintait six coups. Une bougie était allumée auprès d’elle. Au dernier coup du timbre, elle déca cheta la lettre que Claude lui avait re mise, l’ouvrit lentement, comme si elle redoutait d’y trouver un malheur, et lut ce qui suit :...