Extrait du journal
Ceci est un conte, mais « ça s’est passé pour de vrai ». Si le fait n’était pas réel, mériterait-il d’être conté ? *** Ils étaient trois petits garçons : Ro bert, Rogejr et Georges. Georges était si petit en cette année-là que nous notons sa présence par simple s^uci de précision. Roger, placide « gros père », avait 6 o?is ; Robert, l’espiègle, en avait 8. La veille de Noël, les souliers sont bien cirés — condition indispensable pour être bien servi — et déposés dans la cheminée. « Maintenant, vite au dodo, dit la maman et dormez bien jusqu’à de main matin, car le petit Jésus ne vient que lorsqu’on dort » Les deux plus jeunes ronflent bien tôt ; Robert pense. Il voudrait bien voir l’apparition du céleste ami, tout au moins entendre le concert des anges qui doivent ac compagner sa venue ou jouir de la clarté qui, sans doute, l’environne. Vains efforts... Le marchand de sable passe... Robert dort, mais d’un sommeil agité ; son petit cerveau travaille. Ses paupières s’ouvrent ; il se souvient..., s'assied, essaye de percer les ténèbres et de distinguer si les cadeaux de l’enfant Jésus se trouvent dans la cheminée. Hélas I il fait trop sombre. Il veut se lever, hésite, sort une jambe, puis se recouche, se rappelant les conseils de maman Enfin la ten tation est trop forte. Comme pour diminuer la grandeur d? sa faute, il veut faire de Roger son corrilice. « Roger, lui souffle-t-il dans l’oreille, Noël est venu, je crois. Viens voir. » Le « gros père » grogne, se retourne, murmure quelques mots et repart dans le pays des songes. L’autre se décide à tenter seul l’aventure. Il se lève et, les bras en avant, à tâtons, cherche à s’orienter. Le plancher craque légèrement, des chaises, heurtées, menacent de tomber. Voici la cheminée..., les souliers... Ils sont vides t Le petit Jésus n’est pas encore ar rivé. Il ne va, sans doute, pas tarder. Peut-être est-il chez les voisins. Robert avance la tête dans la che minée afin de regarder le petit coin de ciel étoilé qui, sans nul doute, va bientôt resplendir d’une extraordi naire lueur II a quelque difficulté à se glisser sous le manteau ; il s’appuie contre les parois tapissées de suie, ne se doutant pas que ses mains se sa lissent à ce contact. Il relève d'un geste les boucles de cheveux qui tombent sur son front et sur ses iiiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiimi...
À propos
Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.
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