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L’Avenir de la Mayenne, 22 juin 1902

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L’Avenir de la Mayenne
22 juin 1902


Extrait du journal

On lit dans le Figaro : Quelques journaux annoncent depuis deux ou trois jours que le général Donnai a été traduit devant un conseil d’enquête. Le fait est vrai ; mais le Figaro n’avait pas voulu le mentionner, pour deux raisons : d’abord parce qu’il s’agit d’une affaire exclu sivement privée concernant un soldat d’élite, un des meilleurs et des plus dignes ; ensuite parce que l’incident est sans gravité comme sans intérêt. Mais puisqu’on a parlé un peu partout, nous devons renseigner nos lecteurs, en ré duisant en même temps cette affaire à ses justes proportions. Le général Donnai, commandant l'Ecole supérieure de guerre, est. depuis vingt ans, la victime de réclamations d’une famille qui pré tend qu’un héritage aurait été détourné par lui 1 Cette famille, qui s’appuie sur un juge ment rendu en sa faveur vers 1880, est en ce moment représentée par M Delard, qui ha bite Floressac, dans le département du Lot. Une plainte a été portée par M. Delard ; un rapport a été rédigé à ce sujet par le général Pendezec, chef d’état-major général au minis tère de la guerre ; et c’est pour dégager sa responsabilité, que le général Donnai a été traduit devant un conseil d’enquête auquel il a donné les explications les plus complètes, les plus émouvantes et, on peut en être cer tain, les plus concluantes. 11 parait que l’émotion a été grande dans cette réunion, lorsqu’il a été rappelé, à pro pos de ces revendications si anciennes et si mal établies, les obscurités du procès qu’il perdit jadis et les oppositions qui ont cons tamment attristé sa studieuse et superbe carrière de soldat. Le conseil, présidé par M. le général Buchesne, membre du conseil supérieur de la guerre, est composé de M. le général Lucas, membre du conseil supérieur de la guerre ; de M. le général de division Noellat, de MM. les généraux de brigade Hardy, de Périni et de Luxer. On espère que l’arrêt sera rendu lundi. L’armée, dans laquelle le général Donnai compte autant d’admirateurs que d’officiers, n’a pas besoin d’attendre l’arrêt du conseil d’enquête. Elle connaît les vertus militaires de l’homme qui, depuis son premier grade, n’a vécu que pour elle et n’a travaillé que pour le relèvement du pays. Tous ceux qui l’ont approché savent en outre l’existence de labeur et d’étude qu’il a menée pour élever ses enfants avec une dignité stoïque, une simplicité voisine de la pauvreté. Mise en non-activité par retrait d’emploi Contrairement aux prévisions du Figaro, le ministre de la guerre, sur l’avis du conseil des ministres, a fait signer au Président de la République une décision mettant le général Donnai en non-activité par retrait d’emploi. Le conseil d'enquête devant lequel a com paru le général Donnai était présidé par le général Duchesne, avec le général Lucas comme rapporteur. Il a eu à répondre à la question suivante : Lt général Donnai a-t-il commis une faute grave contre l'honneur ? Après examen des faits, et après avoir en tendu le général Donnai, le conseil d’enquête a répondu que le directeur de l’Ecole de guerre n’avait pas commis de faute grave contre l’honneur. Mais le ministre de la guerre a jugé, après avoir pris connaissance du dossier qui con tient notamment un jugement rendu par le tribunal d’Agen, qu’une mesure disciplinaire devait être prise contre le général Donnai. .% Voici maintenant quels sont les faits qui ont déterminé cette mesure. Ils remontent à dix huit ans, mais s’est à une date toute ré cente que le ministre de la guerre en a été saisi. Il s’agit, dit le Français, d’une affaire de reddition de comptes envers un mineur. Le général Donnai avait reçu une somme assez élevée, qu’il considérait comme un don et qu’un jugement du tribunal d’Agen a déclaré être un simple dépôt fait par le légataire entre les mains du général A charge de restitution par celui ci. Le général n’ayant pas effectué la resti tution, une action civile fut engagée contre lui par la mère de l’enfant mineur au pro fit duquel le dépôt avait été fait, et le géné ral dut par jugement subir une retenue sur ses émoluments qui s’est prolongée jusqu’à ce jour. L’enfant au profit duquel la somme avait été déposée entre les mains du général, ayant atteint sa majorité il y a deux ans, voulut obtenir la restitution des sommes que le jugement du tribunal d’Agen lui recon naissait commes dues. Il s’est décidé, il y a quelques jours, à saisir le ministre de la guerre, d’où la comparution devant un conseil d’enquête et les suites que nous avons fait connaître plus haut....

À propos

Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.

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