Extrait du journal

UNE VISITE PUÉRILE Un lit dans le Petit Parisien : La duchesse d’Orléans fait, en ce moment, à Paris, un petit voyage, auquel elle s’efforce de donner une espèce d’importance ; mais cette visite puérile ne sert qu’à montrer les inconcevables illusions des prétendants. Si cette archiduchesse d’Autriche avait la moindre notion de la France, clic saurait tout ce qu’il y a d’enfantin dans ses démar ches, dans ces députations des comités roya listes, des anciens zouaves pontificaux et îles quelques dames de la halle, lui apportant un bouquet, comme elles le font, du reste sou vent, lors d’un mariage. Etre parente de Marie-Antoinette et se figurer que l’on pourra obtenir un rayon de popularité sur les bords de la Seine, cela constitue beaucoup d’ignorance sur notre pays. • Il y a, en outre, un peu de ridicule dé versé sur le duc d’Orléans, qui reste avec une sage prudence de l’autre côté de la fron tière et qui envoie sa femme s’agiter en son nom. Si la duchesse d’Orléans venait en France à titre privé, personne n’y trouverait à redire et personne ne songerait à elle ; mais elle cherche à faire du bruit autour de sa présence à Paris et l’on se demande alors si cette plai santerie durera longtemps. Ce n’est pas que la poignée de royalistes dont elle s’entoure ou qu’elle reçoit puisse devenir encombrante ; et cet incident per met, au contraire, de constater que les an ciens partis ne tiennent plus aucune place dans l’esprit public. La dynastie royale fran çaise est aussi indifférente à la France que l’étaient les Stuarts à l’Angleterre quand cette famille s’éteignit. Néanmoins, il serait convenable que la duchesse d’Orléans ne continuât pas à braver le gouvernement de la République par des altitudes visant la politique. Si elle est à Pans pour son plaisir, qu’elle y reste et s’adonne aux distractions qu’elle voudra ; mais si elle essaie de sortir d’un rôle absolument privé, qu’elle n’oublie pas que, mariée à un prétendant, elle est pasnble des lois de protection républicaine. — Les membres de dynasties déchues ne peuvent rester en France qu’à la condition de ne pas faire parler d’eux....