Extrait du journal

Conseil général de la Mayenne Séance du jeudi Si août 1902 La séance est ouverte à 3 h. 45 par M. Denis, sénateur, président du Conseil général. M. Dominique, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, lequel est adopté. M. Denis se lève ensuite et, s’adressant aux instituteurs, prononce l'allocution suivante : Messieurs les Instituteurs, Appelé une fois de plus A vous re mettre, au nom et en présence du Con seil général, les médailles qui vous sont décernées, je suis heureux de constater qu’en ce qui concerne les cours d’adultes, le département est entré décidément dans la voie du pro grès. L’accroisœmunt du nombre des cours a même été plus considérable en 1902 qu’en 1901, 13,44 0/0 au lieu de 6,67. J’en félicite les maîtres qui ont bien voulu ajouter ce nouveau labeur à leur tâche quotidienne déjà si grande, je remercie les municipalités qui, en acceptant un léger sacrifice, ont comblé une importante lacune ; pourquoi ne remercierais-je pas aussi le Conseil gé néral qui n’a pas craint d’assumer des devoirs auxquels l’Etat se dérobait, et, plutôt que de laisser disparaître les cours d’adultes, malgré les exigences parfois cruelles de la situation budgé taire, a inscrit une somme de plus en plus forte au crédit de ces cours ? L’enseignement agricole progresse également dans la Mayenne, et nous sommes loin de l’époque où le fils croyait avoir tout appris en agricul ture quand il en savait autant que son père. Notre génération assiste à une véritable révolution agricole. Il suffît de parcourir nos campagnes à l’époque de la moisson pour être frappé du chan gement qui s'y est accompli. L’antique sillon a pour ainsi dire disparu pour faire place au labourage plus méthodi que et plus profond des Brabants, la faucheuse, la moissonneuse et les râ teaux à cheval remplacent les bras de venus trop rares, et nos cultivateurs, pourvus d’engrais chimiques de bon aloi, instruits dans la manière de s’en servir, ne se contenteraient plus au jourd’hui des rendements d’autrefois. Vous avez votre part, messieurs les instituteurs, dans cet essor magnifique de notre grande, de notre première in dustrie nationale, et permettez-moi d’appeler votre attention, en termi nant, sur un côté de votre tâche que j’ai déjà indiqué l’an dernier, mais sur lequel on no saurait trop insister : ne vous contentez pas d’enseigner l’art de cultiver la terre, fai tes-le aimer des enfants, montrez-leur combien cette profession est noble et utile, faites-leur comprendre qu’en s’y attachant, ils contribuent à la force et à la grandeur du pays en même temps qu’ils se ren dent service à eux et à leurs familles. Messieurs, je vous félicite, au nom du Conseil général, et je vous invite à venir recevoir vos médailles. M. Denis procède à la remise des médailles qui sont attribuées aux instituteurs dont voici les noms : Cours d’adultes. — Médaille d’or. — M. Cœuilliez, directeur de l’école de la rue des Tuyaux, à Laval....