Extrait du journal

L’ENTENTE NECESSAIRE Une hérésie a été abolie par notre défaite militaire et par tous les embarras qui en ont été la conséquence, à savoir la sacrilège lut te des classes qui nous a fait tant de mal et qui a tant contribue à ruiner le prestige de notre pays. Il ne suffit pas, néanmoins, de cesser de mal faire; il faut créer, il. faut bâtir, il faut entreprendre cette œuvre d’améliora tion dont profitera déjà notre collectivité malaisée, mais dont, surtout, bénéficieront les générations de demain, auxquelles il ap partiendra de recueillir notre héritage et de le faire fructifier. Les meilleurs économistes de notre épo que — et qui ne se sont pas tous fait de l’é conomie une « spécialité » — car il y a des spécialisations restrictives... — sont unani mes à préconiser la collaboration constante des producteurs, et les producteurs sont les manufacturiers sans doute, mais aussi les artisans et les ouvriers. On a beaucoup péché, dans la période d’a vant les lamentables aventures qui - nous conduisirent à la guerre de septembre 1939, par omission, et peut-être plus encore par exagération. On a omis de prévoir les con séquences abominables de la politique qui avait la faveur des gouvernants, sinon des gouvernés, et on a exagéré les moyens dont on croyait disposer pour la faire, cette poli tique vaniteuse, imprévoyante et, plus en core, ignorante. Si les producteurs français avaient alors eu la possibilité de se concerter et de s’en tendre, nul doute que la vérité n’eût été mieux connue et la catastrophe évitée. Que, du moins, nos erreurs d’hier nous servent d’enseignement. Pour rendre à no tre pays ses ressources, il n’est que de tra vailler, mais de travailler avec méthode, c’est-à-dire en ne négligeant aucun des con cours que lui apportent les choses et les gens. Une entente préalable, aboutissant à un effort commun entre tous ceux, patrons, ouvriers, artisans, à qui est confiée la riches se nationale, nous fera obtenir cette stabilité à laquelle nous aspirons tous....