Extrait du journal

Les élections cantonales ont retardé l’exa men du budget par la Commission des Fi nances, et il faut prévoir que celle-ci n’aura pas achevé sa tâche avant les premiers jours de novembre. A vrai dire, le projet du budget de 1935 ne peut donner lieu à de vives discussions, si tout le monde comprend quelle a été la gra vité de la situation et la nécessité de ne pas tomber dans le gouffre qu’on a côtoyé. Quatre jours après les troubles de février, lors de l’arrivée au pouvoir du cabinet d’en tente et de détente, il restait dans la caisse du Trésor 102 millions. De plus 300 mil lions restaient à percevoir sur l’emprunt de janvier. En tout, 402 millions. Or l’échéan ce de fin février était de 1 milliard. Si on n'avait pas pu emprunter à l’étranger, il au rait fallu, le 28 février, fermer les guichets. L’exposé des motifs du budget 1935 rap pelle qu’un emprunt émis en janvier 1934, et qui avait procuré 4 milliards à l’Etat, a été dépensé en cinq semaines ; que le cours du 3 p. 100 était tombé à 64,95; 9U€ l’encais se-or de la flanque de France avait perdu 5 milliards en quatre mois et que les excédents de dépôts des Caisse d’épargne s’étaient transformés en excédents de retraits. L’union des républicains et la trêve des partis d’ordre permit d’éviter la catastrophe. Les quarante décrets-lois, pris de mars à juin 1934, ont apporté aux dépenses de 1934 un allègement de 2 milliards et demi. Ils con tribuent, à concurrence de près de 4 mil liards, à l’équilibre du budget de l’an pro chain. Ou sait que le ministre a d’abord évalué les recettes pour 1935. Les impôts directs, la...