Extrait du journal
pour employer l’exprersion consacrée — de prendre contact avec la masse électorale. Occasion doublement • profitable, puisqu’il pourra répandre ’a volonté la manne gouver nementale et qu’il la fera tomber en rosée bienfaisante sur les nouveaux électeurs qui entrent dans la « carrière ». Et tout cela est, certes, en lui-même, assez méprisable, j’entends assez « digne de rien », pas même d’attention ou de mépris ; mais tout cela remet aussi en question et tout cela rappelle deux ou trois grandes dilîicultés assez irritantes pour qu’on y songe parfois et qu’on en souhaite la solution. Que ce cuisant problème de la subordi nation du militaire au civil ne se pose qu’en République et que toute République en ait péri ou en doive périr, voilà qui est certain. Mais songeons a i moins avec confiance qu’il ne peut se poser en Monarchie, car le pouvoir politique n’y est pas scindé, je devrais dire : car le pouvoir politique y existe. Et puis, toutes ces misères, tous ces désirs qui s’ giteut, tous ces < rien », nous rappellent aussi que notre écrasant système de décentra lisation jacobine, il n’est qu’un canal pour les laveurs de notre pouvoir arbitraire. Tout le monde le connaît, tout le monde le nomme, et tout le monde le déleste aussi ; on en sou haite h fin et la destruction. Mais il faut bien le reconnaître : en système électif, il ne peut en être autrement et les mœurs ne peuvent changer sans l’institution. Quel meilleur moyen de tenir l’électeur que les promesses et les faveurs? Par elle s’établit une sorte de contrat entre l’électeur et l’élu : par elles s’implantent dans un pays les parlementaires, soutien du pouvoir central. Avouons bien que cela ne peut durer, et, avec Buffet, formulons ce vœu de tout le pays : «Ah! Décentraliser; cela est aussi important » que put l’être, au douzième siècle, aider » à la constitution des communes ; an trei» zième siècle, régler la vie corporative ; au » dix-septième, abaisser la maison d’Au* triche ou, de nos jours, reprendre notre » Moselle et notre Rhin. » Décentraliser : refaire une France ». Et pour cela? Séquestrer le pouvoir....
À propos
Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.
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