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L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 30 septembre 1934

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L’Avenir des Hautes-Pyrénées
30 septembre 1934


Extrait du journal

Cr Semaine Samedi — Evidemment il faut pour abor der les questions financières une com pétence et des aptitudes qui ne courent point les rues. Il s'ensuit qu'il est toujours osé pour le Français moyen — et l'on coudoie tant de gens qui s’affirment des as qu'il est, tout au moins bienséant et même élégant de se ranger dans une catégorie moindre — il est donc osé, dis-je, de mettre trop hardiment le nez au milieu de ces épines. ' Cependant M. Germain Martin, le grand ar gentier de la République actuellement en fonc tions, dans sa communication à la Presse, à propos du nouvel emprunt qu il lance, nous in cite à la réflexion et sans se hasarder à trop pen ser, on est entraîné à cette gymnastique de l'es prit. Tout d'abord — mon Dieu! ce n'est point chose nouvelle, mais simplement renouvelée — M. Germain Martin emprunte pour rembourser. Il y a quatre milliards de bons Clémentel émis en 1924 qui demandent qu'on les consolide, puisque c'est le mot. On ouvre un trou pour en boucher un autre. Pour les simples individus, ce procédé est le pire ; comment serait-il bon pour la gestion financière d'un état? Mais ce n est point cela qui attire et retient surtout mon atten tion ; chose bien plus surprenante, ce sont les paroles de M. Germain Martin sur le contrô le budgétaire. « Il est difficile en l’absence d’un compte « spécial et l'on risque de voir des centaines de « millions mal utilisés et s’avérer finalement in« suffisants à répondre à des dépenses que ces « sommes devraient normalement couvrir. » Que dites-vous de cet aveu sur la gestion fi nancière sous la troisième République? Un commentaire quelconque 1 affaiblirait. C'est la valse des millions ! ! ! ! Dimanche. — Que le rapport Guillaume soit une infamie, cela ne se discute plus. Qu il ait été voulu pour délibérément être préjudiciable à toute recherche de la Justice en semant les di visions dans l’opinion, en jetant la suspicion sur la victime et en donnant ainsi un autre courant au scandale, voilà qui est certain. Que le Garde des Sceaux ait été l'instigateur de toute cette ma nœuvre et qu'il ait ainsi voulu se servir de la Po lice pour arrêter la marche de la juste sanction de ce crime, nul n'en peut plus douter après que M. Chéron a publiquement avalisé ce rapport. Mais un semblant de satisfaction est donné contre tant d’infamies triomphantes. Les policiers s’étaient permis de critiquer les magis trats, c’est dans le ton qui d’ailleurs leur avait été imposé, sur la remise de tels ou tels objets à la famille Prince par exemple. Le Procureur Général de Dijon a eu le cou rage de couvrir ses subordonnés dans ses expli cations au Garde des Sceaux : « Il n’y a, à mon avis, aucun reproche à fai« re aux magistrats qui ont dirigé la première « enquête et je suis heureux d avoir a le cons« tater pour un double motif : d abord « pour rendre justice à des efforts qui ont « dû être difficiles, ensuite parce qu’une des « conditions du succès, dans une affaire aussi « délicate, est une collaboration étroite et con« fiante entre les magistrats et leurs auxiliaires. « Les réserves faites dans le rapport Guil« laume sont à ce point inopportunes, comme « elles sont — je le crois — injustifiées. » C’est évidemment bien envoyé. Mais le gros Chéron n’écoute et ne comprend rien que les in jonctions de la franc-maçonnerie. Lundi. — Le Prince du Royal Secret est élu sénateur. On peut dire, si l’on veut, que son élection n’est point fort reluisante. Peu importe, il est élu et j'ose ajouter : il fallait qu’il fut élu. Il le fallait parce qu’un revirement de l’opinion publique assez vif pour le vomir dans les milieux qui l’ont nommé aurait montré qu’ils n’étaient point totalement gangrenés ; qu’ils conservaient encore un semblant d’honnêteté, et cela n’est point ; une nouvelle preuve est donnée ; nous res tons dans l’ordre qui n’est que l’affirmation du désordre. Je sais bien que l’on criera à la calomnie et que l’on opposera à cette calomnie le verdict du suffrage restreint...
L'Avenir des Hautes-Pyrénées (1883-1944)

À propos

Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.

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