Extrait du journal

Paris, 19 mais. -- On a inauguré solennellament aujourd'hui Place Denys Cochin un monument élevé à la mémoire du Général Mangin, en présence de MM. Tardieu et Fould. Le gro ipe de bronze qui estd'œuvre du cul leur Iteal Del Suite mesure 3 mètres de hauteur et se dresse sur un socle de granit de 2 mètres. Le Grand chef de la Guerre est représenté debout, en tenue de campagne, s’appuyant sur l’épaule d’un Sénégalais soi tant de la tranchés, tandis qu’un soldat d’infanterie Coloniale s’élance à l’assaut à la baïonnette. La famille du grand disparu, ainsi que le Commandant jaunet qui fut le collaborateur du Général Mangin, ont pris part à la cérémonie. M. Fould, Sous-Secretaire d’Etat à la Défense Nationale, a salué au nom du Gouvernement, la magnifique mémoire de Mangin ** car, a-t-il dit, il convient que le Gouvernement, heureux, d’exprimer le sentiment du pays, apporte au héros l’expression de la gratitude nationale Puis, l’orateur a continué : “ Fils d’un inspecteur général des forêts incarcéré en 1870 par l’ennemi, Mangin devait tout enfant, au foyer même, être un témoin des douleurs engendrées par la guerre. Il ne devait plus jamais cesser de songer que le premier devoir d’un citoyen est de travailler à protéger son pays contre les agressions. C’est ainsi que dans" les déserts lointains, parmi les sables, dans les forêts, au bord des marécages, Mangin se sentait encore et toujours plus vigoureusement lié à la province natale et au pays tout publier. Là-bàs, au milieu des avènements et des peuples, il formait et enrichissait son expérience. Il découvrait les méthodes dont l’avenir devait montrer la féconde efficacité. Déjà, considérant la grandeur territoriale de la France répandue sur plusieurs continents, il proposait la création d’une armée composée de troupes de toutes races. 11 convient de ne pas oublier qu’au cours de la guerre, la pensée de Mangin ayant porté ses fruits, 300.OUU soldats NordAfricains, Sénégalais, Indochinois, Malgaches et 200.000 tirailleurs venus des nos possessions même les plus lointaines, ont pu être transportés en Europe, tandis que, 100.000 soldats indigènes gardaient nos Colonies, les défendaient et participaient à la conquête du Cameroun et du Togo où flottait le drapeau ennemi, 100.000 rentre eux sont morts pour la France, zélé en quelque manière à ceux qui étaient nés au bord de nos rivières, au pied de nos montagnes, sur un territoire où pour certains notre pays semble se limiter. Ainsi, dans les heures profondément douloureuses, selon le plan de Mangin jeune officier, une immense fraternité s’attestait dans l’union à l’heure où la patrie était menacée.”...