Extrait du journal

Paris, 29 Juillet BULLETIN Si le Constitutionnel a entrepris de donner créance aux rumeurs, jusqu’ici accueillies avec une légitime méfiance, de tentatives françaises pour amener entre la France, la Belgique et la Hollande, une union douanière, prélude ou déguisement d’une union politique, il a vraiment touché le but. A propos des interpellations annoncées par M. Olway au Parlement anglais, le Constitutionnel se refuse à rentrer dans la question, ne voulant pas « provoquer une controverse sur des combinaisons dont rien n’atteste l’existence. » Puis il saisit l’occasion pour démontrer indirectement que ces combinaisons seraient excellentes et pour reprocher à l’Angleterre sa politique résolue qui a amené, en 1866, « la transformation territoriale et politique de l’Europe. » Si l’Angleterre a changé d avis, si elle veut renoncer à sa politique d abstention, « elle aura à se demander si les faits passés, qu’elle a couverts de son silence et de son. approbation tacite, n’ont pas amené tout un ordre de choses nouveau dont on ne peut vouloir arrêter le développement sans réagir contre les causes qui l’ont fait naître. » Si ce langage n’est pas simplement maladroit , il est menaçant, car comme on sait que l’Angleterre ne songe point à « réagir * contre des faits qui ne lui nuisent en aucune façon, il est évident que c’est la France à laquelle, indirectement mais explicitement, le Constitutionnel conseille la « réaction ». Or, la « réaction », ici, cela veut dire la guerre. Le Constitutionnel, avec sa position à part dans la presse, peut s’attendre à voir ses paroles, injustement si l’on veut, et nous le souhaitons, mais amèrement commentées à l’étranger....