Extrait du journal

quelles il est impossible de se soustraire. Aucun exemple n’empêchera jamais de conflits chaque fois que les circonstances seront semblables, et ce n’est pas les hommes qu’il faut rendre responsables et que l’on devrait punir, c’est la fata lité. La plupart de ceux que l’on rapatrie aujourd’hui n’ont cru combattre que pour la République menacée ; s’ils ont été coupables, c’est surtout de s’être trompés. Nous le demandons à ceux de nos gouvernants cjtti ont si longtemps refusé l’amnistie et qui se sont enfin laissé arracher une amnistie partielle : A quelque époque que la République aurait été sérieusement menacée depuis la Commune et qu’un commencement d’exécution de coup d’Etat aurait eu lieu, est-ce qu’une guerre civile nouvelle ne se serait pas déchaînée ? est-ce que tout républicain n’aurait pas pris les ar mes ? Que l’on se rappelle ce que l’on était décidé à faire quand Mac-Mahon avait un ministère de coup d’Etat. Vaincus, on nous aurait déportés; on vous aurait déportés aussi, républicains timides que votre seul titre de républi cains compromettait comme les autres ; on vous aurait traités comme vous avez traité les ex-fédérés ; on vous aurait re fusé l’amnistie; on vous aurait peut-être laissé aussi longtemps sous le bâton des gardes chiourmes... Et la conduite que vous avez tenue envers les communards aurait servi à justifier celle qu’on aurait tenue envers vous. Mais détournons les yeux de ces tristes tableaux. Les amnistiés, en touchant le sol de France, se sont montrés pleins de di gnité. Pas d’autres cris que ceux de : Vive la France! Vive la République! qu’ils ont poussés, en se découvrant pieusement, lorsqu’ils ont mis pied à terre. Il existe des réactionnaires dont la haine n’est pas encore assouvie et qui, pour rendre ces déportés odieux et sus pects, avaient prédit que des désordres se produiraient, que des cris sinistres seraient poussés et qu’ils se montre raient, dès leur arrivée, pleins de haine et n’aspirant qu’à la vengeance. Ces seuls cris de : Vive la France! Vive la République ! manifestation des vérita bles sentiments qui les animaient en | rentrant dans la patrie, donnent un i éclatant démenti aux prophéties hai• neuses. | A Paris, il en a été de même ; l’im• mense foule qui attendait à la gare et jj aux alentours a montré un calme et un \ recueillement qui ne se sont pas dé\ mentis un seul instant. Il est ainsi dé1 montré qu’aucune trace de la guerre de...