Extrait du journal
Troyes, le 8 Novembre 1880 L’ITALIE ET LA FRANCE f C’était hier qu’à Milan les démocrates italiens et les représentants de la presse française rendaient hommage aux soldats de Garibaldi, morts glorieusement sur le champ de bataille de Montana. Je regrette profondément, pour ma part, que les tra vaux de la Chambre m’aient empêché d’assister à cette fête. Elle est le témoi gnage éclatant de l’amour indestructible de tous ceux qui, on Italie et en France, combattent pour la liberté et pour le prog-ès. En nous invitant à l’inauguration du monument élevé aux morts do Mentana à Milan, les Italiens ont voulu bien montrer qu’ils ne rendaient pas la France re;-pen sable des fautes et des crimes de l’empire. Pendant longtemps, trop longtemps, hé las ! la France, comme l’Italie, n’a pas été maiiresse d’elle-même. L Italie était écra sée par ses ducs, par ses rois, par les Au trichiens et par le pape. La France râlait sous le talon des Bonaparte. Il y aurait autant d’injustice à reprocher à la France les folies du gouvernement impérial qu’à reprocher à l’Italie les actes de ceux qui gouvernaient Venise ou qui régnaient à Naples il y a vingt ans. La France aimait l’Italie et détestait le pouvoir temporel. Son gouvernement sou tenait le pouvoir temporel et empêchait l’unité italienne. L’Italie avait pour elle les sympathies de tout le peuple français. Elle avait contre elle les antipathies de la cour impériale. Un jour l’opinion pu blique obligeait l’empire à la campagne victorieuse de Solferino et de Magenta. Mais la cour et l’empereur prenaient, quelque temps après, leur revanche et ils compromettaient notre drapeau dans cette sinistre affaire de Mentana. Pas un seul instant l’Italie ne s’est trompée sur notre situation. Pas un seul instant, elle n’a attribué au peuple les actes du gouvernement impérial. En 1870, lorsqu’elle a envoyé Garibaldi à notre se cours, elle a prouvé qu’elle ne confondait pas l’empire et la nation. Elle le prouve cette fois encore en nous invitant à venir honorer avec elle les martyrs de son in dépendance. Tant de liens et de si puissants nous at tachent à elle ; nos soldats et les siens ont si souvent mêlé leur sang sur les champs de bataille ; elle a, comme nous, tant lutté et tant souffert pour la liberté, que nous pouvons presque considérer tous ceux qui sont tombés à Mentana, Français et Ita liens, comme victimes d’une guerre civile» Entre deux peuples d’une même race, qui ont traversé à peu près les mêmes épreu ves, qui servent la même cause, et dont, an fond, les intérêts sont semblables, il ne peut y avoir que des frontières géographi...
À propos
Lancé en 1872 à Troyes, L’Avenir républicain est, sans surprise, profondément républicain, convaincu que « la République est le seul gouvernement juste et rationnel », selon son programme. Mais pâtissant d’une constante instabilité rédactionnelle – rares sont les rédacteurs en chef qui y restent plus d’un an – le journal disparait au bout de dix ans, en 1882.
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