Extrait du journal
publique, sept ans sont nécessaires pour que l’homme appelé sous les drapeaux perde jusqu’au dernier vestige des habi tudes de la vie civile, pour qu’il se rompe à toutes les minuties du service, et qu’il élève la routine jusqu’à la hauteur cTtii) art, pour qu’il devienne un vrai soldat. En un mot, M. Thiers est partisan quand même de la loi de 1832 et demande sérieusement qu’on y revienne. Ne lui parlez pas de la possibilité de faire un soldat en trois ans. M. Thiers affirme que cela est impossible. Avec ce système, dit-il, vous n’aurez jamais qtiê des multitudes prêtes à se débander au premier coup de canon. M. Thiers a le culte du vieux troupier. Il prétend que, depuis César, l’art de la guerre n’a pas changé, et que cinquante mille vétérans valent mieux qu’une armée de cinq cent mille jeunes soldats. Ce raisonnement rappelle un peu trop celui que tenait en 1835 le même M. Thiers, alors qu’il s’opposait de toutes ses forces à la création des chemins de fer en France, disant' qu’un chemin de fer ne serait jamais qu’un joujou bon pour amuser les Parisiens en les trans portant le dimanche de Paris à SaintGermain, mais qu’à vouloir tenter l’ex périence sur une grande échelle, toute compagnie se ruinerait en pure perte. On sait comment les événements ont ré pondu sur ce point à M. Thiers. Les objections qu’il oppose aujour d’hui à la proposition Laisant ne nous semblent pas mieux fondées. Nous croyons fermement que celte proposi tion, loin d’être un danger pour le pays, est au contraire le meilleur moyen de lui donner promptement et sûrement une armée solide, et prête à tous les sacri fices pour défendre le sol sacré de la patrie. Lorsque le projet de loi viendra en discussion, nous nous proposons de l’examiner avec le plus grand soin ; nous nous bornerons, pour aujourd’hui, à dire que le service de trois ans nous semble parfaitement suffisant au point de vue militaire. Nous ajouterons qu’au point de vue social une importance qu’on ne saurait nier sans aveuglement. Restreindre la durée du service, c’est la première des conditions, si l’on ne veut pas que l’armée devienne un corps à part dans la nation, comme l’Empire avait essayé de le faire, et on sait où ce système nous a conduits. Restreindre la durée du service, c’est laisser aux carrières civiles l’emploi des meilleures et des plus actives années de la jeunesse. Restreindre la durée du service, c’est, sans manquer aux prévisions de la guer...
À propos
Lancé en 1872 à Troyes, L’Avenir républicain est, sans surprise, profondément républicain, convaincu que « la République est le seul gouvernement juste et rationnel », selon son programme. Mais pâtissant d’une constante instabilité rédactionnelle – rares sont les rédacteurs en chef qui y restent plus d’un an – le journal disparait au bout de dix ans, en 1882.
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