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L’Avenir républicain, 16 février 1873

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L’Avenir républicain
16 février 1873


Extrait du journal

— Non, mon cher, fit le droitier, nous ne céderons sur aucun point ; notre parti est pris, il faut en finir. — On assure pourtant que quelquesuns des vôtres sont disposés à faire des concessions. — En apparence, mais n’y croyez pas. Ce que nous accorderons d’une main, nous le reprendrons toujours de l’autre ; aucune entente n’est possible entre nous et le gouvernement actuel Quand nous paraissons plier, dites-vous que nous obéissons à des nécessités d’ordre supé rieur Nous reculons pour mieux frapper ; il est parfois habile de simuler une re traite. Nous ne sommes pas gens à lâcher pied ; vous pouvez vous attendre à nous revoir sans cesse provoquer de nouveaux conflits. — Vous en voulez donc bien à mon sieur Thiers ? — Moins que vous pourriez le croire ; sa personnalité n’est pas en jeu, Notre objectif, c’est la République... Et tenez, puisque nous sommes sur ce sujetlà, je vais vous parler à cœur ouvert. M. Thiers, qui est un habile homme, nous a mis, par deux fois, au défi de ré tablir la monarchie ; rigoureusement, il a raison. Nous serions au pouvoir, que nous ne parviendrions pas, pour le mo ment, à vaincre les répugnances de la nation. Relever le trône par un vote de l’Assemblée est donc impossible ; il n’y faut pas songer. Un coup d’Etat parle mentaire n’aurait pas plus de chances de réussir. — Eh bien ! alors... — Ecoutez-moi. Nous ne pouvons donner la couronne à aucun des préten dants ; nous sommes impuissants à ren verser la République, même par un coup de force, cela est vrai ; mais ce que nous ne pouvons faire, nous autres députés (et voilà en quoi- M. Thiers s’abuse), il nous est possible d'amener le pays à le faire lui-même Suivez bien mon rai sonnement: la France veut l’ordre, elle a soif de repos, de tranquillité, de paix in...

À propos

Lancé en 1872 à Troyes, L’Avenir républicain est, sans surprise, profondément républicain, convaincu que « la République est le seul gouvernement juste et rationnel », selon son programme. Mais pâtissant d’une constante instabilité rédactionnelle – rares sont les rédacteurs en chef qui y restent plus d’un an – le journal disparait au bout de dix ans, en 1882.

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