Extrait du journal

LA SITUATION Résumons en peu de mots les événe ments de ces derniers jours. A la rentrée de l’Assemblée, M. Thiers a pour se conformer aux institutions ré publicaines, » publie son Message. Le tableau qu’il fait des progrès réalisés par son gouvernement, a pour résultat de rassurer tout le monde, et de relever la France à ses propres yeux et aux yeux de l’étranger. Il nous montre le calme renaissant partout, le travail repris, l’or dre maintenu, le territoire près d’être définitivement libéré, le crédit retrouvé, le commerce et l’industrie prospérant de nouveau et donnant des résultats plus beaux que ceux des meilleures années de l’empire, la confiance revenue et l’avenir presque assuré, si l’Assemblée veut être sage et suivre le gouvernement dans sa politique de conciliation et de progrès. Cette politique, le pays lui-même en a fixé les bases dans les dernières élections. Elle doit être aujourd’hui franchement républicaine. M. Thiers vient déclarer, dans un langage plus énergique encore qu’il ne l’avait fait jusque-là,« que la Ré publique existe; quelle est le gouverne ment légal de laFrance ctque vouloir autre chose serait une révolution nouvelle et la plus redoutable de toutes. » Il fait cette déclaration aux applaudissements du pavs tout entier, et le succès éclatant de son Message est le gage des destinées nouvelles qui attendent la France répu blicaine A la suite de ces déclarations, le ciel se rasséréné encore, le crédit se raffermit et la confiance augmente... Tout à coup le décor change. Les monarchistes ont impatiemment supporté que la France se reconstituât sans eux et contre eux. La éage leur est montée au cœur des progrès do la République, et l’affirmation qu’elle a reçue de la bouche autorisée de M,...