Extrait du journal

J'ai écrit sur Monsieur Thiers un livre dont Paul Reynaud a bien voulu parler ici même. Si le public a accueilli ce petit volume avec une indulgence dont j'ai été le premier surpris, c’est peut-être que la personnalité d’Adolphe Thiers bénéficie en ce moment d’une manière de grande actualité. Thiers s’est trouvé, en 1871, après la défaite définitive de la France, dans une situation qui, comme celle de M Raymond Poincaré en 1920, exigeait des résultats immédiats. Il fallait libérer le territoire : il fallait rétablir l ordre social et l’unité nationale que menaçait la Commune ; il fallait obtenir, imposer au besoin une trêve des partis, et il fallait cela tout de suite. C’était à prendre ou à laisser — ou, pour mieux dire, à réussir ou à manquer. L'histoire nous apprend que Thiers y réussit de façon quasi-miraculeuse. Miraculeuse ? Non : il n’y a point de miracles ; il y a seulement, par bonheur, des hommes diktat qui regardent le sol sur lequel ils marchent et non point la lune ; qui se soucient des « théories », des « doctrines » et autres balançoires comme de leur première culotte, et qui, décidés à obtenir tel ou tel résultat, font ce qu'il faut pour y parvenir, atone font rien, ne laissent rien faire de ce qui les empêcherait. d'arriver à leurs fins ; bref....