Extrait du journal

S'il faut en croire les bruits qui courent, MM. Briand et Stresemann, lors des derniers entretiens qu’ils ont eus à Genève, auraient parlé de la bataille électorale qui se prépare de l’un et de l’autre côté du Rhin et de l’utilité qu’il pourrait y avoir à faire concorder, dans le temps, les élections françaises et les élections allemandes. Etrange nouvelle, que la Wilhelmstrasse a d’ailleurs démentie. Mais que vaut ce démenti ? Il n’y a pas. dit-on. de fumée sans feu. et .l’on peut remarquer que le ministre du Reich des Affaires étrangères, depuis quelques semaines, semble en effet désireux — alors qu'il se prononçait auparafant pour des élection* tardives — de ne pas faire traîner les choses en longueur. Il se rend compte, sans doute, que la coalition de bloc bourgeois n’a guère de chances de se maintenir après que le peuple allemand aura été aux urnes. L’alliance avec le* nationalistes, d’autre part, l’a déçu, puisqu’il n’en est résulté, pour le parti populiste et pour lui-même, que des difficultés intérieures et extérieures. Pour toutes ces raisons, il no serait pas surprenant que M. Stresemann, comme paraissent d’ailleurs l’indiquer de* symptômes multiple*, songeât. dès maintenant, à s’orienter vers une combinaison de « grande coalition ». c'est-à-dire vers une combinaison allant dos populistes aux socialistes, en passant par le Centre et les démocrates, et que, convaincu de la «nécessité de remanier la coalition qui sert de plate-forme au gouvernement du Reich, il pensât que le plus tôt serait le mieux....