Extrait du journal

L’événement a vérifié notre facile prédiction. « On dirait, écrit Gustave Hervé, que tout le discours est fait pour nous apaiser, on dirait que c’est notre ministre des affaires étrangères — qui n’est pas, lui non plus, une manette — que c’est Aristide Briand lui-même qui, par l’intermédiaire de i'.’ambassadeur allemand, lui a soufflé ce qu’il fallait dire pour que la politique de Locarno ne sorte pas trop meurtrie de Tavènement un peu brusque de la droite au gouvernement du Reich ». Troublante supposition. Gustave Hervé aurait-il maintenant le goût de l’ironie ? A nous aussi la pensée, la mauvaise pensée était venue que le Quai d’Orsay n’était pas pour rien dans le discours du chancelier Marx, mais nous cavions vite chassée de notre esprit, car elle ne manquait point d’être fort injurieuse pour notre ministre des affaires étrangères. Celui-ci, certes, a une confiance excessive dans l’honnêteté du convive de Thoiry, mais il est, néanmoins, trop bon patriote pour s’entendre secrètement avec lui à l’effet de tram-...