Extrait du journal

S’ils nous assuraient au moins la tranquille possession de l'Alsace et de la Lorraine reconquises. Mais non ! Hindenburg a dit : « Tout ce qui fut allemand doit redevenir allemand » et son mot d’ordre a été entendu. Un de nos confrères interviewant un grand industriel allemand, partisan du rapprochement avec notre pays, lui demanda ce qu’il pensait de la question d’Alsace et de Lorraine, et celui-ci lui déclara : u Sur ce point, n’insistez pas. Je serais haché menu comme chair à pâté par mes compatriotes si j’entrais dans vos vues. Notez seulement que j’approuve les accords de Locarno qui vous garantissent vos frontières. » Subtil distingué ! L’Allemagne, évidemment, n’a pas renoncé aux deux provinces qu’elle a dû nous restituer à Versailles. Avons-nous après cela renforcé nos moyens de défense contre une agression nouvelle ? Il n’est que de lire le discours de M. Millerand pour être en mesure de répondre négativement à cette question. Les Allemands ne respectent même plus à présent la zone démilitarisée de la rive droite du Rhin....