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L’Avenir, 15 février 1922

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L’Avenir
15 février 1922


Extrait du journal

quittant de malandrins, condamnés de droit commun, don! on a blanchi le casier judiciaire, auxquels on a restitué leurs droits civils et leurs droits civique-, et qui, redevenus électeurs recommencent avec une ardeur nouvelle la ferri de leurs fâcheux exploits : vols, escroqueries, abus de confiance, cambriolages, meurtres, etc. L’amnistie est devenue un encouragement officiel à la criminalité. Comprendra-t-on qu'elle Constitue une dangereuse absurdité et qu'elle est, au surplus, une mesure afeolumenl contraire aux principes démarrai piques. rituelle est en effet, le fondement du régime démocratique? C’est le respect di la loi. Elle s'impose également à tous les citoyens. Dans une monarchie un peut concevoir le fait du prince, l'arbitraire royal, le bon plaisir qui applique aux cas particuliers des règles variables. Le propre de la République est précisément de ne pas tolérer l'injustice. l'inégalité, d’exiger que tous les citoyens, riches ou pauvres, puissants ou misérables soient soumis à la régie commune. Nous n’admettrions pas que le président de la République on les ministres viennent, par caprice ou par calcul, ou même en obéissant à des sentiments généreux et désintéressés, par souci du bien public, suspendre les effets des justes lois. Comment donc pouvons-nous supporter cette tradition des amnisties périodiques qui, depuis trop d'années, paralysent l’application régulière et constante de la loi ? A chaque législature : amnistie. A chaque élection présidentielle: amnistie. A l’occasion lies fêtes nationales ou de la commémoration solennelle d'une grande date historique: amnistie. Quel est l’insérée social qui .instille ces mesures d'indulgence excessive pour des catégories de délinquants ou de crime¬ tels, absous « en bloc » sans examen de leurs titres particuliers à pareille faveur? Les événements répondent: les amnistiés recommencent à commettre délits et crimes. S’il- sont pinces une fois de plu- ils attendront et ils savent qu'ils n’attendront, pas longtemps la prochaine amnistie....
L’Avenir (1919-1936)

À propos

L’Avenir est une publication quotidienne, paraissant à partir du premier janvier 1919. Il remplace Oui, lancé une année auparavant par l’homme politique Henri Lilliaz pour lequel contribuait des personnes du monde politique et littéraire comme Pierre Laval et Henry de Jouvenel. Au moment de la création de la feuille, le député de droite Charles Chaumet en est le directeur politique de la publication et le journaliste Louis Latzarus le rédacteur en chef.

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