Extrait du journal

Nous avons mis du temps à connaître les Etats-Unis. Ils étaient venus à notre secours pendant la grande guerre et nous étions prêts a leur attribuer toutes les vertus. Il nous a alla lire « les papiers intimes du colonel House », publiés chez Payot, pour être certains — tant nous sommes naïfs — que leur intervention n avait pas été désintéressée. Quand M. Myron T. Derrick, à qui nous devons beaucoup de reconnaissance, déclarait : « Ceux qui nous accusent de desseins impérialistes ignorent les faits ou ne sont pas sincères », nous F écoutions pieusement. Les événements nous ont obligés à approfondir les choses, et nous avons vu que nos anciens associés, tout en continuant de saluer « les idéals augustes et la grandeur d’âme à / preuve de l’adversité » de leur Washington, avilissaient comme à plaisir « au nom du pragmatisme le plus matérialiste » Za noble figure de ce grand homme qui n avait point donné la liberté à son peuple pour lui permettre de la ravir aux autres. « Le Mexique démembré, Cuba libre enchaîné. Haïti et la République dominicaine contrôlées menu militai, Panama arraché à la Colombie au mépris d’un traité et l’invasion américaine foulant le sol du Nicaragua » telles sont les bonnes œuvres qui témoignent de la piété des coreligionnaires américains et que veut cacher a nos yeux l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris....